Plusieurs piles de pièces de monnaie de tailles croissante à côté d'un réveil

Femmes et Finances | Qu’est-ce que l’Investissement ?

Hey ! Bienvenue sur ce nouvel article dédié aux Femmes et à la Finance. Si vous avez loupé les 2 premiers épisodes, je vous laisse y jeter un œil ici, et (c’est important pour le contexte). Et dans les prochains, place à la Finance Éthique !

La finance et l’investissement, ce sont des mots qui peuvent faire peur, surtout quand on n’a pas eu l’éducation financière qui va avec. Et c’est d’autant plus vrai chez les femmes : découragées des maths dès l’enfance, se sentant moins légitimes, elles peuvent plus facilement développer une aversion aux chiffres, et donc à la finance. C’est pourquoi on a décidé de démocratiser tout ça dans cet article. On y verra notamment les principes de l’investissement dans les grandes lignes et les différents supports d’investissement.

Qu’est-ce qu’un investissement ?

Actif vs passif

Au sens financier du terme, un actif est un bien qui vous rapporte de l’argent (que ce soit sur du court, moyen ou long terme). Un passif, à l’inverse, vous en coûte.

Un bien immobilier est considéré comme un actif, car sa valeur augmente généralement avec le temps. En revanche, un véhicule (sauf dans le cas très précis des véhicules de collection) perd en valeur chaque année, dès sa mise en service, et coûte cher à l’usage. C’est donc un passif. C’est aussi le cas des meubles ou de l’électroménager par exemple.

Dans le domaine de l’investissement, on va donc parler d’actif pour désigner tous les types de placements qui rapportent de l’argent. Dans les faits, s’il est impossible de se passer de biens passifs, il faut privilégier les acquisitions d’actifs pour faire grossir son matrimoine. Ce qui veut dire aussi de privilégier les crédits pour financer des actifs, et pas des passifs.

Définition de l’investissement

Pour comprendre la notion d’investissement éthique (que nous aborderons dans notre prochain article), il faut d’abord comprendre celle d’investissement tout court.

Investir, c’est placer une somme d’argent sur une période plus ou moins longue.

Elle est différente de l’épargne (ce que vous pouvez mettre sur un livret A par exemple) : celle-ci est disponible tout de suite en cas d’imprévu (un appareil électroménager qui nous lâche) ou de projet (une sortie, un week-end, un cadeau d’anniversaire…).

L’investissement va donc souvent servir des projets à long terme (retraite, projet immobilier, études des enfants…).

Plusieurs critères entrent en compte lorsque l’on souhaite investir :

  • la durée de placement ;
  • le taux de rémunération (fixe ou variable) ;
  • les frais associés ;
  • la fiscalité ;
  • etc.

Évidemment, quand on débute, tout ça peut donner le tournis. Heureusement, il existe plusieurs outils qui démocratisent l’accès à l’investissement pour toutes et tous. On vous en présentera quelques uns plus loin dans cet article.

Quels types de placements peut-on réaliser ?

Voici une liste non exhaustive de placements que vous pouvez réaliser.

Les différents plan d’épargne

Salariale, retraite, logement… Comme leur nom l’indique, ce sont des plans d’épargne spécifiques à un domaine. En plaçant de l’argent sur un PER (plan d’épargne retraite), vous vous préparez une rente qui vous sera versée à la retraite. Le PEL (plan d’épargne logement) aidera à financer un projet immobilier à moyen terme. L’épargne salariale est un dispositif mis en place dans certaines entreprises, dont l’intérêt réside dans la fiscalité : en y plaçant par exemple vos primes ou une partie de votre salaire, vous ne serez pas imposés sur cette somme.

L’investissement immobilier

Locations étudiantes, colocations, saisonnier… Quel que soit le format choisi, l’intérêt est double : vous pouvez profiter de l’effet de levier grâce à la banque, c’est-à-dire que vous financer tout ou partie du bien grâce à un emprunt. Et vous vous construisez un matrimoine immobilier sur plusieurs années.

L’assurance-vie

L’assurance-vie est considérée comme un placement sécurisé, avec toutefois une rémunération en baisse depuis quelques années. Ce qui la rend moins attractive. Les sommes placées ne sont pas bloquées, en revanche, en cas de déblocage dans les 8 ans qui suivent l’ouverture, vous serez plus imposé·e sur les plus-values (c’est-à-dire les gains générés : si vous aviez placé 500€ il y a 5 ans, et que ces 500€ se sont transformés en 550€, vous ne serez imposable que sur les 50€ de gain).

La bourse

Investir en bourse, c’est acheter des actions (des parts) d’une entreprise cotée. On en devient donc actionnaire. Si la valeur d’une action doit refléter la performance d’une entreprise, elle est aussi dépendante de plusieurs facteurs, et notamment la perception que l’on a de cette entreprise, ou la valeur que l’on accorde à ses projets futurs.

En France, la place boursière la plus connue s’appelle le CAC40, et regroupe les 40 entreprises avec la plus grosse capitalisation boursière. Mais il en existe d’autres, comme le SPF120 qui regroupe les entreprises du CAC40 et les 80 suivantes (marché primaire et secondaire).

L’acquisition d’actions se fait via des comptes-titres ordinaires (CTO) ou un plan d’épargne en actions (PEA). Ce sont tout simplement des supports qui vous permettent d’y déposer vos titres (tout comme un livret A vous permet d’y déposer vos euros). La différence réside dans la fiscalité, plus avantageuse pour les PEA, mais dont le format ne donne pas accès à tous les types d’actions (ils se focalisent sur les titres européens).

Souvent nébuleuse et considérée comme compliquée, la bourse n’a pas la côte chez les investisseureuses débutant·es. C’est principalement le cas chez les femmes. Elle a aussi une mauvaise image, celle de grandes entreprises qui génèrent un maximum de profit au détriment des personnes et des territoires qu’elles exploitent. Il existe des indicateurs d’analyse ESG (Environnemental, Social, Gouvernance) qui permettent néanmoins d’évaluer l’impact des entreprises sur leur écosystème. Le site Investir Éthique a d’ailleurs publié un comparateur d’éthique pour les entreprises cotées en bourse.

Investir en bourse reste risqué. On entend souvent les termes « boursicoter » ou « jouer en bourse » : dès que vos économies sont en jeu, ce n’est plus un jeu justement. Il est donc essentiel de se renseigner en amont et de n’y attribuer qu’une partie de vos placements.

Les obligations

Quand on parle d’obligations, c’est assez similaire aux actions, mais au lieu de prêter de l’argent à une entreprise, on le prête à un État. On ne devient pas propriétaire d’une partie de l’État, mais créancier. C’est-à-dire que l’État doit nous rembourser la somme prêtée de manière régulière et avec des intérêts.

L’avantage, c’est que les obligations présentent un risque très limité (peu de chances en effet qu’un État fasse faillite)

Tout comme les actions, les obligations sont déposées sur des comptes-titres.

Le financement participatif

Le financement participatif, c’est tout simplement aider les entreprises de votre choix à financer leurs projets, en espérant un retour sur investissement. Si les projets en question génèrent de l’argent, vous pouvez obtenir un gain. En revanche, si les résultats ne suivent pas, vous pouvez perdre tout ou partie de votre investissement. C’est malgré tout un très bon moyen de maîtriser ses investissements, et de financer des projets en accord avec ses valeurs.

Les crypto-actifs

Vous avez toutes et tous entendu parler du BitCoin, des NFT, et peut-être même de l’Ethereum. Leur point commun ? Ce sont des crypto-actifs. Un crypto-actif est un actif digital, créé et utilisé via des technologies de cryptage. L’intérêt ? Vos crypto-actifs sont stockés de manière digitale et sécurisée (comme dans un coffre-fort numérique), via la blockchain. La blockchain permet simplement d’effectuer ces transactions de manière sécurisée, tout en conservant un historique et une trace, comme une grande base de données. Elle est une alternative numérique aux intermédiaires traditionnels, comme les banques.

Le BitCoin et l’Ethereum entrent dans la catégorie des crypto-monnaies. Ce ne sont pas des monnaies à proprement parler puisqu’elles n’ont pas de cours officiel et ne peuvent pas être épargnées. Elles s’évaluent en fonction de l’offre et de la demande (un peu comme le cours de la bourse).

Les NFT sont des jetons non-fongibles (Non-Fongible Token). Ce sont des certificats d’authenticité (comme un diplôme que l’on accroche au mur), sauf qu’ils sont numériques (donc non palpables). C’est-à-dire qu’il n’est pas interchangeable, contrairement aux euros par exemple. Quand on fait de la monnaie, on échange des euros contre d’autres euros. En revanche, on ne peut pas échanger un NFT contre un autre, dans le sens où chaque NFT représente une œuvre d’art unique. Alors, quel type d’œuvre peut être authentifié numériquement ? Ce peut être une peinture ou une sculpture, palpables, un dessin réalisé numériquement, des jeux vidéos, ou encore des scènes de cinéma (mises en vente pour financer la production du film par exemple). Vous êtes musicien·ne et venez de créer un morceau ? Vous pouvez vous aussi créer un NFT pour l’authentifier numériquement, et vous assurer de rester propriétaire de votre œuvre !

Les matières précieuses (or, argent)

L’or et l’argent restent des valeurs sûres, quelle que soit l’époque ! On dit même de l’or qu’il est une valeur refuge. C’est pourquoi il est intéressant d’y dédier une partie de son portefeuille. Vous pouvez en acheter par l’intermédiaire de votre banque, ou via des courtiers spécialisés. Préférez les courtiers en ligne pour limiter les frais, mais attention à bien vérifier sa réputation en amont.

L’or peut être sous forme de pièces (il en existe plein de modèles, plus ou moins recherchés, comme le 20 francs Napoléon ou le 50 pesos), de lingotins (entre 10 et 500 g) ou de lingots (1 kg). Ces derniers doivent avoir une pureté supérieure à 99,95 %, et 90 % pour les pièces, pour être considérés comme de l’or d’investissement (contrairement à l’or commercial, utilisé dans les bijouteries par exemple).

Pour le stockage, il est conseillé de faire appel à un prestataire spécialisé. Il faut s’assurer que votre or soit sous scellé, placé dans un lieu sécurisé, et à l’abri des rayures.

Que peut-on attendre en investissant ?

Quand on place son argent, on attend généralement un retour sur investissement, c’est-à-dire soit une augmentation de son matrimoine au bout de plusieurs années (par exemple, 5.000 € peuvent se transformer en 10.000€ au bout de 15 ans), soit une rentrée d’argent quasi-immédiate (par exemple, des dividendes, c’est-à-dire une somme d’argent liée au bénéfice des sociétés dans lesquelles on a investi, ou un loyer si l’on a investi dans de l’immobilier locatif).

Qu’est-ce que l’investisement ? Les règles de base

Quel que soit votre profil d’investisseureuse (débutant·e, aimant prendre des risques ou au contraire frileux·se) et quelle que soit votre mise de départ, il y a une règle d’or incontournable : on ne met pas tous ses œufs dans le même panier. Cela veut dire qu’il vous faudra un portefeuille varié (c’est-à-dire avec plusieurs supports d’investissement).

Et j’ajouterai 2 autres règles qui me semblent indispensables :

  • n’investissez pas dans un produit qui ne vous parle pas : il n’est pas nécessaire de tout comprendre de A à Z, mais fiez-vous à votre instinct. C’est important de se renseigner sur les projets qui seront financés par vos placements. C’est d’ailleurs l’une des raisons qui retiennent aujourd’hui beaucoup de personnes d’investir : le manque de transparence, ou au contraire le fait que les projets financés soient peu éthiques.
  • ne recherchez pas la meilleure rentabilité à tout prix dans tous les domaines. L’important est de vous constituer un portefeuille qui vous ressemble, et qui soit sécurisé et durable dans l’ensemble. Rien ne vous empêchera de prendre plus de risques sur certains placements, mais faites en sorte d’équilibrer le tout.

Est-ce que c’est risqué d’investir ?

Aucun placement financier, aucun investissement n’est sûr à 100 %. D’où la première règle : toujours diversifier son portefeuille. Mais si l’on réfléchit bien, il est tout autant, voire plus risqué, de laisser son épargne dormir sur un livret A. Le taux de rémunération est en effet inférieur au taux d’inflation, qui correspond à l’augmentation moyenne des prix dans tous les secteurs.

En 2023 (avec une tendance similaire sur 2024), vous n’avez pas pu échapper à la flambée des prix (notamment dans l’alimentaire). L’inflation moyenne sur 2023 était de 4,9 %, et de 5,2 % en 2022. Ce qui veut dire qu’un caddie qui vous coûtait 100 € début 2022 vous coûtait 110,35 € fin 2023.

Vous récupérez donc des intérêts de votre livret A, mais votre argent se dévalue plus qu’il ne génère d’intérêts.

Ainsi, si vous aviez 5000 € d’épargne sur un livret A en 2023, vous avez généré 3 % d’intérêts (soit 150 €). Vous avez donc désormais 5150 € sur votre compte.

Mais rapporté au pouvoir d’achat, et en tenant compte du taux d’inflation de 4,9 %, c’est comme si vous aviez en réalité l’équivalent de 4897,65 €. Vous avez donc perdu 252,35 € (5.150-4.897,65) sur 1 an, malgré vos intérêts.

Et si je ne veux pas investir en bourse, ni participer au financement de projets obscurs et non éthiques ?

C’est là une bien bonne question. Car oui, il est possible d’investir éthique, en accord avec vos valeurs et avec vos capacités financières. L’investissement n’est pas réservé qu’aux mêmes profils de personnes à l’aise (financièrement et avec les concepts d’investissement). C’est pourquoi dans le prochain article, on s’intéressera à la finance éthique : comment choisir ses projets, comment participer à une économie vertueuse et durable, quels outils pour me faciliter la vie, quels placements même avec une petite somme.

Psst ! Si le sujet de la santé financière et de l’éthique t’intéresse, on t’invite à prendre tes places pour le Printemps des Impactrices 2024, qui aura lieu le 27 avril prochain ! On y aura notamment une super Table Ronde dédiée à ce sujet, en présence d’Eva Sadoun, entrepreneure, auteure du livre Une économie à nous et co-fondatrice de Lita.co, Léa Lejeune, journaliste économique et co-fondatrice de Plan Cash, Viviane Bondoma, fondatrice d’Ukuzola et spécialiste du financement inclusif, et animée par Juliette Quef, journaliste et présidente de Vert, le média qui annonce la couleur

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