Fondée en 2016 par Tanya Naville et Léo Wattebled, l’association Femmes en Montagne œuvre pour encourager et promouvoir la pratique féminine des sports de montagne. En 2015, iels créent le blog “On n’est pas que des collants” pour partager leur amour commun de la montagne et inciter les femmes à se lancer dans les sports de montagne. Ils créent une association loi 1901 sous le même nom en 2016 pour enrichir la médiatisation des pratiques féminines et la réalisation de films.
Leur mission est de faire de la montagne un lieu de mixité et d’inclusion, où chacun·e peut trouver sa place et s’épanouir dans un environnement stimulant et bienveillant. Au fil du temps, l’idée d’un festival de films sur les femmes en montagne a commencé à germer. Les histoires inspirantes de femmes du milieu de la montagne ont suscité un accueil enthousiaste de la part du public. C’est ainsi que la volonté de braver les préjugés et d’encourager les pratiques et la médiatisation des femmes en montagne a donné naissance au premier festival de films sur les femmes en montagne en France, en 2019.
LA MIXITÉ SUR GRAND ÉCRAN
Le Festival « Femmes en Montagne »
Ce sont déjà 4 éditions, au cœur de la Haute – Savoie à Annecy, remplies d’histoires de courage et de passion, qui font aujourd’hui l’histoire du Festival Femmes en Montagne : des films de femmes qui vont, seules ou à plusieurs, s’émerveiller de la beauté des montagnes, pour toucher du bout des doigts le haut d’un sommet ou tout simplement pour découvrir et/ou vivre là où le silence est roi. A côté des écrans, l’association propose une grande variété d’ateliers sportifs, créatifs et d’échanges.
Et parce que l’accessibilité ne s’arrête pas à la montagne, les candidatures sont ouvertes aux films amateurs afin d’encourager la création de premier film et de donner envie à des femmes de prendre une caméra et de filmer des bouts d’aventures à partager au grand public. Le Festival est aussi depuis 2024, le premier festival de films de montagne 100% accessible aux personnes sourdes et malentendantes.
Des projets pour briser les stéréotypes de genre
L’association ne s’arrête pas là et propose en parallèle de son Festival, une tournée dans les établissements scolaires. Convaincues que les représentations de genre se jouent dès le plus jeune âge, leur équipe part à la rencontre des collégiens et lycéens pour leur faire découvrir la montagne et leur partager sur grand écran des personnalités inspirantes qui incarnent des valeurs d’entraide et de confiance en soi, essentielles à la construction des représentations du monde qui nous entoure.
LES FEMMES EN MONTAGNE ET L’ÉCOFÉMINISME
L’écoféminisme souligne le fait que la destruction de l’environnement et l’oppression des femmes reposent sur un même système de violence et de domination : celui du capitalisme patriarcal et celui de l’oppression du Vivant. Chez Les Impactrices, nous prônons l’écoféminisme comme un outil de compréhension des enjeux écologiques à la racine (patriarcat, capitalisme, colonialisme). Il permet d’y apporter une réponse basée sur le partage et l’équité pour mieux vivre ensemble sur une planète vivante (voir La Fresque de l’Écoféminisme, co-réalisée par Les Impactrices et GCC-CliMates).
L’écoféminisme offre une clé essentielle pour repenser nos rapports au monde et au Vivant. Mais comment ces dynamiques prennent-elles forme dans des environnements spécifiques, comme la montagne ?
Inégalités de genre en montagne
La montagne, souvent idéalisée comme un espace de liberté et de dépassement de soi, n’échappe pas aux stéréotypes de genre ni aux barrières invisibles qui freinent la reconnaissance des femmes. Pourtant, ces territoires sont plus que connectés au Vivant. Femmes en Montagne s’attaque à ces problématiques pour apporter une approche plus inclusive.
Et ce n’est pas le fruit du hasard. Seulement 2,5 % des guides de haute montagne en France sont des femmes. Comme dans de nombreux domaines, plus on gravit les échelons – qu’ils soient géographiques ou sociaux – moins les femmes sont présentes. Un phénomène que l’on pourrait qualifier de « falaise de verre » : ces barrières invisibles mais bien réelles qui limitent l’accès des femmes aux rôles les plus prestigieux et valorisés en montagne.
Seules 2,5% des guides de haute montagne en France sont des femmes !
La montagne ne fait pas exception à la sous-représentation des femmes.
Forcément, ce manque de femmes en altitude nous évoque le manque de femmes présentes dans les sphères décisionnelles. Plus on “monte” moins il y a de femmes présentes. Tout comme en mer, les femmes sont très peu représentées en montagne.
Finalement, les inégalités de genre et la destruction de l’environnement sont comme les deux faces d’une même pièce : elles proviennent d’un système basé sur la recherche de “pouvoir”. L’écoféminisme propose de voir ces oppressions comme interdépendantes : la culture patriarcale a historiquement justifié la subordination des femmes de la même manière qu’elle a légitimé l’exploitation de la nature. L’écoféminisme invite à considérer ces oppressions comme interdépendantes : tout comme le patriarcat a historiquement justifié la subordination des femmes, il a aussi légitimé l’exploitation sans limite de la nature. Repenser notre lien à la montagne, ce territoire fragile et inspirant, c’est l’envisager non plus comme une ressource à exploiter, mais comme un espace de dialogue, de respect mutuel et de cohabitation harmonieuse, où les voix des femmes et celles du Vivant se rejoignent et trouvent leur juste place.
L’écoféminisme : une interconnexion entre la domination sur les femmes et sur la nature dans les écosystèmes de montagne ? Source : Antonia Bouvier
La montagne, cet écosystème fragile
La montagne est un territoire particulièrement fragile, où les effets du réchauffement climatique se manifestent de manière alarmante, comme en témoigne la fonte rapide des glaciers. Selon l'IPCC, les régions de haute altitude se réchauffent environ deux fois plus vite que la moyenne mondiale. Par ailleurs, certains projets de développement en montagne - qu'il s'agisse du développement du tourisme, de l'aménagement de nouvelles infrastructures ou de l'usage intensif des ressources naturelles - peuvent parfois entrer en tension avec la préservation de ces écosystèmes. Ces schémas de contrôle et d'appropriation rappellent, à une autre échelle, ceux qui perpétuent les inégalités de genre.
Coopérer entre associations, une nécessité !
Cet article marque le début d’un partenariat entre Femmes en Montagne et Les Impactrices. Il s’intègre dans la vision du programme « Partners4Good » des Impactrices. Ici, il n’est pas question de partenariat financier mais plutôt d’empouvoirement en s’apportant visibilité et expertise. Nous avons à coeur de proposer à nos communautés respectives des événements conjoints prochainement.
En attendant, si vous n’étiez pas à Annecy pour le Festival de film des Femmes en Montagne qui s’est tenu du 14 au 17 novembre 2024, le festival continue en ligne et jusqu’au 6 janvier ! Vous pouvez ainsi visionner plus de 10 heures de récits captivants.
Code promo pour la communauté des Impactrices : IMPACTFEM
Pendant quatre jours, le festival a mis à l’honneur des projections de films internationaux en compétition mais aussi des temps de rencontres, d’échanges et d’ateliers. Plus d’informations sur le site du festival Femmes en Montagnes !